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Mon père
Arrivé dans ce coin d’univers Ses premiers pas avaient foulé Cette parcelle de terre Aux effluves particuliers ; Leurs odeurs avaient fusionné Son soleil l’avait marqué, Lui, avec la charrue, l’avait labourée, Et avec la houe, l’avait remuée. La transformer, l’apprivoiser Il avait réussi …mon père ! Plus question de la quitter Elle était devenue…sa terre . ~~~~~~ Il n’avait pas de culture Mais il était fier des siennes… Il aimait tant la nature… Ses paniers étaient toujours pleins De salades, tomates, poireaux, Figues, prunes, cerises, abricots, Ou de pommes, poires, raisins… La douceur des pêches veloutées, et Ce cocktail de couleurs, le fascinaient Dans la pièce, une valse de senteurs Etaient devenues souveraines, Nous savourions tous ensemble ce bonheur! ~~~~~~ Les maladies, les intempéries N’étaient pas ses pires ennemis, De par sa gestion, son organisation Tout autant que ses prévisions, Il a pu surfer calmement Depuis le beau jusqu’au gros temps ; Ses aptitudes, son assurance, Ce caractère d’endurance Le poussaient vers les cîmes Plutôt que dans les abîmes, En tête un constant défi Face aux tempêtes subies… ~~~~~~ Parfois, il devait remplacer un plant, Et lorsque j’étais encore enfant Je l’interrogeais sur son activité… Pendant qu’avec ses outils , il creusait, Et que d’un bout à l’autre du trou je sautais, Je me souviens lui avoir demandé .../... |
.../... « Dis Papa, ce que tu fais…c’est pourquoi ?» « Pourquoi ? je cherche du vin…dans ce trou là !» Par cet art de la transmission Se dévoilait peu à peu notre condition Tissée dans la pauvreté Mais que de richesses à la clé ! ~~~~~~ Pour compenser le porte-monnaie Ses talents, son ingéniosité S’agitaient à un rythme effréné ! Ses résultats m’émerveillaient… Du brise-mottes aux vélos, Des charrues aux pompes à eau, Rien n’avait de secret pour lui, Sans oublier la menuiserie. Mais avant tout , de ses raisins Transformés en un excellent vin, Il offrait à ceux qui passaient par là Le verre de l’amitié, un bon « muscat ». ~~~~~~ Les loisirs intégraient notre vie. A quelques pas de cette terre Le célèbre canal du midi Un espace calme et ombragé, Où nous allions souvent pêcher… De l’autre côté, pure et bleue, la mer, Où, faire des pâtés de sable Nager, s’envoyer la balle, Pris par la pince d'un crabe et sursauter Trouver des coquillages ou même des plies… En rire et se rouler parterre Moments joyeux, tout était permis ! ~~~~~~ Cette parcelle était sa terre Ses empreintes y sont gravées De talents , générosité, De volonté , ténacité, Sans pour autant oublier Son véritable caractère. Il arrivait tête haute, fier De nous montrer ce panier Chargé des produits de son jardin Nous ne pouvions que l'admirer! Il était notre magicien… C'était tout lui, c'était mon père…
VJC 18102004 |
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le 18 octobre 2004 -texte - mise en page - graphisme ©Au jardin de Valentine