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Premier cri, premier sourire sur cette terre Meurtrie par la révolution, traumatisée Au sein d'une tribu de soeurs et frères Envers et contre tout, tu faisais ton entrée.
Les jours prochains s'annonçaient difficiles Ton père n'avait pu résister à la famine Premier chagrin, premières armes de petite fille Ta force, ton courage prenaient racine !
Les filles à la maison, les garçons à l'armée, Deux obsessions s'imposaient dès potron minet Travailler, économiser pour survivre, exister... Parfois en pointillé, lire un conte de fée...
Un jour, elle t'a arrachée à ton pays la guerre Alors que tu étais encore écolière Sans discussion, tu devais faire tes bagages Et d'autorité partir pour le grand voyage
Tes yeux hagards témoins d'un profond chagrin Lors de la séparation d'avec les tiens Au moment de monter dans ce wagon plein Qui devait te conduire vers cet inconnu destin...
...N'eurent d'explication qu'après bien des jours D'interrogations, de tristesse, de douleurs. Mais alors que, forcés, vous étiez en plein labeur Soudain, une étincelle t'éclairait...le grand amour...
Qui t'offrait une épaule douce et solide. A deux, ces jours gris paraissaient moins sombres, Ces nuits agitées, paraissaient moins longues Vos forces unies pour la victoire étaient de mise. .../... |
.../... Après de longs mois, départ pour un nouveau pays Dans ton coeur, imprégnés tes parents, tes amis Les parfums de ta terre t'avaient suivie, Mais t'attendait désormais, une nouvelle vie.
L'accueil peu enthousiaste de cette nouvelle famille Se révélait, au fil des jours, des plus difficiles L'inconnu pour toi, et pour eux tu étais l'étrangère Tu en devais le tribut d'être exemplaire...
Les épreuves, les défis quotidiens, Les performances ne t'effrayaient pas Tu maîtrisais notre langue en quelques mois Tu te glissais dans ces nouvelles coutumes si bien...
Que ces bons plats mijotés, parfumés Si appréciés, n'avaient plus de secret pour toi C'était une vraie fête à chaque repas! Les éloges étaient ta récompense et notre fierté...
Ton goût inné pour la couture, les ouvrages Palliaient convenablement aux besoins du ménage Tes dons multiples épataient l'entourage Parfois suscitaient jalousies au sein du village
Ton enthousiasme né, cette soif de progrès Ta ténacité, tu as su nous les communiquer Entre deux travaux, tu prenais un cahier Pour ces règles de grammaire, décortiquer...
Travaux des champs ou travaux délicats, Tu réussissais tout ce que tu touchais des doigts Toujours dans la gaieté, un p'tit air par ci, par là, Cette force, cette beauté, Maman, c'est bien toi...! Valentine ( J.C. ) 19/05/06 |
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